Comment réagir face à la présence de frelons asiatiques ?

28 octobre 2025 Cat. Environnement

Conseils et mesures à prendre

Introduit accidentellement en France en 2004, le frelon asiatique a atteint successivement le nord de l’Espagne (2010), le nord du Portugal (2011), l’ouest de l’Allemagne (2015), l’Angleterre (2016), la Belgique (2016) et puis la Suisse (2017).

Détecter sa présence

Toute observation (de nids, ou d’individus) est utile, d’une part pour permettre de repérer et de neutraliser rapidement les nids (si possible avant la dispersion des jeunes fondatrices) et pour suivre l’invasion et la cartographier. Actuellement, le plus important est de DÉTECTER sa présence.

Comment reconnaître un frelon asiatique ?

Il est un peu plus petit que le frelon européen, mais plus gros, plus trapu qu’une guêpe ordinaire. Le frelon asiatique est reconnaissable à son thorax très sombre, très noir et à ses pattes de couleur jaune. 

Le frelon asiatique construit deux types de nids qui se succèdent au cours de l’année :

Un nid de printemps ou nid primaire : il est construit à partir de fin mars début avril dans un abri par les jeunes reines (fondatrices) à la sortie de la période d’hivernation. Celui-ci est de petite taille et est difficile à différencier des nids de guêpes ou de frelon européen ;

Un nid d’été ou nid secondaire : il peut se rencontrer dès le mois de juin si les conditions météorologiques sont favorables. De forme sphérique, il est construit, le plus souvent, assez haut dans les arbres (plus de 10 m) lorsque l’activité de la colonie s’intensifie et que la capacité du nid de printemps est dépassée. Il est de grande taille, d’un diamètre de 40 à 80 cm, et peut abriter plusieurs milliers d’individus. Ce nid comporte une petite ouverture latérale située à mi-hauteur.

Le frelon européen peut également construire son nid dans les arbres mais celui-ci est plus allongé et doté d’une large ouverture basale. Sa taille est plus modeste. Mais généralement, son nid se rencontrera plutôt dans un hangar, un grenier ou un arbre creux. 

Quels risques pour l’homme ?

Malgré sa taille qui peut paraître impressionnante, le frelon asiatique est peu agressif envers l’homme. Sa piqûre est occasionnelle et n’est pas plus dangereuse que celle d’une guêpe bien que plus douloureuse (dard plus long).

Une attaque massive peut toutefois survenir à proximité immédiate du nid. On doit donc éviter donc à tout prix de s’approcher des nids !

Le frelon asiatique est un prédateur redoutable pour les abeilles !

S’il s’attaque à divers insectes dont les guêpes, les papillons, les chenilles, ou même les araignées, il est surtout un vrai danger pour nos ruches dont il décime les populations en les capturant directement à l’entrée de la ruche, ne leur laissant ainsi aucune chance.

Comment lutter de façon naturelle ?

Il est difficile de lutter contre cette espèce encore méconnue. 

Cependant, il est possible de piéger les frelons asiatiques. Attention toutefois à ne pas utiliser de pièges « à noyade » (avec du liquide dans le fond) car ceux-ci ne permettent pas de faire la distinction entre espèces piégées et tuent tous les insectes qui se retrouveraient coincés à l’intérieur, y compris les insectes indigènes.

Il est préférable d’utiliser des pièges « à nasses ». Ceux-ci sont généralement composés d’une boîte avec des ouvertures recouvertes d’une grille. La grille possède une « entrée » de 8mm, permettant le passage de divers insectes, y compris le frelon asiatique, mais également différents trous de sortie de 5,5 mm. Ceux-ci laissent libre passage aux insectes de plus petites tailles, tout en coinçant définitivement le frelon à l’intérieur du piège.

Pour attirer l’envahisseur, un mélange de sucre et d’alcool, comme un sirop de grenadine et du vin blanc par exemple, peut être versé dans le fond du piège au printemps, tandis qu’un appât carné, tel de la pâtée pour chat ou des restes de poissons sera préféré à la fin de l’été et l’automne. Dans les deux cas, veillez à protéger l’appât par une petite grille, ou imbibez une petite éponge avec votre liquide attracteur, afin d’éviter la noyade des insectes piégés dans les liquides et de garder vos appâts disponibles pour une plus longue période. 

Des frelons asiatiques dans votre jardin ?

  • Si vous voyez le nid : ne le détruisez pas vous-même, cette intervention est dangereuse pour vous et pour votre voisinage !
  • Si vous constatez la présence d’individus : vous pouvez lancer une enquête de voisinage afin de trouver le nid en distribuant un toute-boite dans votre quartier.
  • Si vous détectez un frelon asiatique ou un nid, prenez des photos, localisez-le et signalez au plus vite sa présence via le formulaire en ligne du Service Public de Wallonie (SPW) dédié au signalement des espèces envahissantes. L’identification doit être confirmée par une photo numérique. Attention, ce signalement n’équivaut pas à une demande de destruction de nid.
  • Si le nid se situe sur le domaine public de la ville de Durbuy, contactez le service environnement par e-mail à l’adresse audrey.petitjean@durbuy.be. Indiquer la localisation (rue, n°, code postal), ajouter idéalement une photo du nid observé et un numéro de téléphone pour vous contacter si nécessaire. La neutralisation sera prise en charge par la Ville de Durbuy.
  • Si le nid se trouve sur votre propriété, afin de le faire neutraliser, contactez une personne qui a été formée et agréée par le CRA-W à ce genre d’opérations. La liste des opérateurs agréés et formés pour la destruction de nids de frelons asiatiques est disponible sous ce lien.

Vous êtes apiculteur et le nid est situé à moins d’un kilomètre de votre rucher ?

Vous pouvez bénéficier d’une intervention gratuite d’une des sections apicoles locales formées par le CRA-W. En savoir plus sur l’intervention pour les apiculteurs via ce lien

Le schéma décisionnel ci-dessous vous permettra rapidement de déterminer qui contacter en cas de découverte de frelons asiatiques dans votre entourage.